Lot 78.1
EPEE D'UNIFORME de Garde de la Porte de la Maison du Roi, vers 1785.
EPEE D'UNIFORME de Garde de la Porte de la Maison du Roi, vers 1785. La monture est du
modèle d’ordonnance pour les officiers d’Infanterie selon le règlement du 25 avril 1767 : en
laiton doré (fortes usures), avec pommeau à côtes de melon, fusée filigranée argent et la face
interne du plateau de garde bivalve ornée de deux médaillons Différents. Celui du côté garde
porte le monogramme du Roi, deux L entrelacés, soutenu par les clefs croisées et l’épée en
pal, sous la devise CUSTODES REGUM ANTIQUIORES. Celui du côté contre-garde
reprend les mêmes attributs et devise, mais le monogramme du Roi est remplacé par les
Armes de France. Le chanfrein légèrement concave de la pièce entre le plateau de garde et le
nœud de corps est gravé 3ème Don, d’un côté, et N°4, de l’autre. La lame blanche est droite, à
double tranchant avec méplat médian (L : 66,7 cm – l. au talon : 2,4 cm). Le fourreau est en cuir
fort marron avec chape à bouton et anneau de suspension en laiton, pour être portée soit au
baudrier soit en verrouille en petite tenue (le second bracelet et la bouterolle manquent).
Longueur totale : 83,5 cm. France, vers 1785. NOTE – La Maison militaire était la garde
personnelle du souverain et comprenait les gardes du dedans et les gardes du dehors du
Palais du Louvre. Les gardes du dedans étaient composés des quatre compagnies de Gardes
du corps du Roi, des Gardes de la Porte et des Gardes de la Prévôté de l’Hôtel. Seuls les
gardes du dedans avaient accès au logis où ils assuraient la protection « au plus près » du
Roi, de la Reine, du Dauphin et des Enfants de France. Les Gardes de la Porte et ceux de la
Prévôté de l’Hôtel n’étaient pas des militaires, cependant ils suivaient le Roi en permanence
même en campagne. Les Gardes de la Porte constituaient la plus ancienne formation de toute
la Maison des souverains de France, d’où leur devise CUSTODES REGUM ANTIQUIORES
(les plus anciens gardes du Roi). Leur Capitaine-Colonel faisait ouvrir la porte du logis à six
heure du matin et refermer à six heure du soir ; en dehors de ces heures, la sécurité était
assurée par les Gardes du Corps. Assisté dans son commandement par quatre lieutenants et
plusieurs sous-officiers, il assurait la présence d’un factionnaire de jour à la porte des
principales entrées dans les résidences royales, afin de contrôler l’accès de la cour principale
et des espaces réservés pour les carrosses. Si une infraction était relevée par la Garde de la
Porte, elle était aussitôt signalée à la Garde de la Prévôté de l’Hôtel qui appliquait aussitôt la
sanction adéquate. En octobre 1785, l’effectif des sous-officiers fut augmenté et celui des
gardes passa de 50 à environ 80. Ils étaient répartis en quatre divisions qui ne servaient
chacune qu’un trimestre par an : 1ère Division servant de janvier à mars avec 13 gardes avant
octobre 1785 puis avec 20 gardes, 2ème Division servant d’avril à juin avec 13 gardes avant
octobre 1785 puis avec 20 gardes, 3ème Division servant de juillet à septembre avec 12 gardes
avant octobre 1785 puis avec 19 gardes, 4ème Division servant d’octobre à décembre avec 12
gardes avant octobre 1785 puis avec 19 gardes. L’inscription sur cette épée « 3ème Division
N°4 » semblerait démontrer qu’au recrutement des gardes surnuméraires, pour le dernier
trimestre de 1785, ils reçurent un matricule spécifique à chaque division et non plus un numéro
successif dans l’ensemble de la garde. Le dernier Capitaine-Colonel de cette garde fut
Constantin Gravier, vicomte de Vergennes, qui assura le commandement de 1783 à 1787.
Comme les Gardes de la Porte de la Maison du Roi furent licenciés par une ordonnance du 30
septembre 1787, cette épée ne servit au côté du garde n°4 dans la 3ème Division que durant
six mois : les mois de juillet à septembre des années 1786 et 1787. Cette note, rédigée avec le
concours de Michel Pétard, rectifie et clarifie le commentaire de Christian Ariès dans le 2ème
fascicule de 1967 « Épées des Garde de la Porte, seconde moitié du XVIIIe siècle », partie de
ses importants cahiers « Armes blanches militaires françaises ». Expert : P. MISSILLIER 06
63 12 45 45
Estimation : 1 000 € à 1 200 €
Adjugé : 3 360 €