Lot 194
UNE RARE COMMODE EN MARQUETERIE À L'ITALIENNE PAR THOMAS HACHEOuvrant à trois rangs de tiroirs,...
UNE RARE COMMODE EN MARQUETERIE À L'ITALIENNE PAR THOMAS HACHE
Ouvrant à trois rangs de tiroirs, très légèrement cintrée en façade, plate sur les côtés terminés par un ressaut à l'arrière, elle est richement ornée, en façade, de marqueterie dite « à l'italienne », composée de rinceaux feuillagés et de fleurs, cornes d'abondance et feuilles d'acanthes, finement découpés en bois clair sur fond de noyer brûlé, sur contrefond de loupes de sycomore moirées et ramageuses, teintées en blond et en brun, et d'un jeu de filets de noyer, bordés de part et d'autre de listels clairs, en houx ou buis, sur contrefond d'olivier entouré de doubles listels, brun et clair, sur les façades des tiroirs bordés d'une moulure en bois noirci. Les traverses de façade sont plaquées de loupes de sycomore teintée en brun-rouge. Sur les montants antérieurs, un grand cartouche présente une composition particulièrement remarquable de marqueterie à l'italienne aux motifs ombrés au sable chaud.
Les côtés reçoivent un décor de réserves géométriques dont un rectangle relié à un grand octogone, formé de larges filets, et plaqué d'une seule grande feuille de loupe de sycomore nuageuse teintée, tandis que les ressauts arrière terminés par un pied évasé, sont ornés de cartouches de loupe de sycomore teintée.
Décor en bronze doré et ciselé : entrées de serrure aux Sphinges, poignées de tirage aux cornes d'abondance, cul-de-lampe à feuilles d'acanthe et masques de Cérès sur les pieds, sur fonds d'amati.
Serrures en fer à l'intérieur des tiroirs en noyer et montés à feuillures. Clef en fer.
H. 81,6 ; L. 123,2 ; P.57,1 cm (sans le marbre)
H. 84,7 ; L. 126,2 ; P. 61 cm (au marbre)
Thomas HACHE (Toulouse 1664-Grenoble 1747), Grenoble, vers 1715-1720
Ce meuble sera reproduit dans le second tome à paraître prochainement aux Éditions Faton.
Réparation à une poignée de tirage. Quelques restaurations au placage et quelques fentes.
Marbre blanc veiné postérieur. Plancher manquant et planches de soutien postérieures.
Provenance : très ancienne famille de la noblesse ardéchoise, par descendance.
Bibliographie : voir des modèles similaires, tant pour la forme que le décor et les bronzes, dans « Le génie des Hache », P. et F. Rouge, Faton 2005, commodes N° 85, 88, 96, 97, 98, 100.
La présence de traces de rabot à dents sur les traverses du dessus atteste que cette commode était, à l'origine, dotée d'un dessus en marqueterie. La présence d'une traverse supérieure indique également qu'elle possédait les dernières innovations de l'époque qui permettaient à Thomas Hache de proposer à ses clients l'un ou l'autre modèle, à dessus de marqueterie ou de marbre. (ibidem, p.182-183).
On ne connaît, à ce jour, aucun modèle de commode de l'époque Louis XIV par l'ébéniste et garde du Duc d'Orléans, qui soit coiffée de son marbre d'origine, en raison sans doute du goût des commanditaires pour des commodes entièrement ornées des somptueuses marqueteries « à l'italienne » et belles loupes de bois indigènes teintées qui font la célébrité de l'atelier fondé par Thomas Hache au début du XVIIIè siècle.
Françoise ROUGE, expert membre du SFEP et expert près la cour d'appel de Paris.
06 03 93 23 76
Estimation : 20 000 € à 30 000 €
Adjugé : 35 000 €