Lot 11
Ecole FRANCAISE du XVIème siècle, atelier d'Antoine Caron. Le sac de Lyon par les Calvinistes en...

Ecole FRANCAISE du XVIème siècle, atelier d'Antoine Caron.
Le sac de Lyon par les Calvinistes en 1562 ou Sac du baron des Adrets.
Panneau de noyer, une planche, non parqueté.
45,5 x 60 cm.
Une bande ajoutée en bas d'environ deux cm;
Au revers, une étiquette de vente et trois étiquettes manuscrites: Que les doctrines impies de Calvin / soient formées de vol et de sang, c'est ce que / la ruine peinte de Lyon enseigne.
Pendant que Calvin met en pièces / les droits sacrés de Lyon, l'image des temples et de la ville fut telle. / (Traduction littérale).
La ruine de Lyon représentée sur ce / tableau montre que la doctrine impie / de Calvin n'est fondée que sur le vol et / l'assassinat. / Voici quel était l'aspect des églises et de / la Ville, quand Calvin déchirait les droits / sacrés de Lyon. / (Traduction en français encore littérale) / Collection Defer-Dumesnil / 10-11.5.1900 / 1561 - 1562
Restaurations anciennes

Provenance:
Collection Defer-Dumesnil; sa vente les 10;11 et 12 mai 1900, Hôtel Drouot salles 5 et 6, Paris, (Mes Boudin et Foucault), lot 30.

Notre tableau est le témoignage étonnant d'un épisode des guerres de religion qui marqua l'histoire de la ville de Lyon. Un tiers des Lyonnais s'étaient convertis au protestantisme, lorsque dans la nuit du 29 au 30 avril 1562, une troupe de calvinistes sous le commandement de François de Beaumont, baron des Adrets, s'empare de l'Hôtel de Ville et des points stratégiques. Le 2 mai, les édifices religieux les plus importants sont saccagées, les statues jetées à terre et les cloches fondues. Cette représentation du pillage de la ville, dont l'occupation protestante prendra fin en juin 1563, est une image symbolique de l'iconoclasme religieux qui caractérisait la doctrine de Calvin. La multiplication des scènes représentées nous montre les soldats protestants emportant les vases sacrés, déguisés en prêtre avec aube et chasuble, ou encore les vendant au plus offrant. Les rues sont vides de toute population, occupées seulement par la troupe armée et ses canons.
Cette vision allégorique de l'iconoclasme religieux s'appuie sur des faits réels, mais son cadre est imaginaire : les bâtiments représentés ne correspondent pas à des édifices lyonnais connus. Seules les inscriptions situent la scène à Lyon. Ces inscriptions virulentes contrastent cependant avec la composition, où la violence est suggérée par les armes, mais où il n'y a aucune exaction contre la population. S'agit-il d'une oeuvre catholique pour dénoncer l'occupation et l'iconoclasme protestants ou d'une oeuvre des protestants eux-mêmes se défendant des accusations de violence par cette vision idéalisée du sac d'une ville ?
Cette composition, qui fut sans doute largement diffusée, se retrouve dans le panneau du Sac de Lyon anciennement attribué à Antoine Caron (école française du XVIème siècle, Lyon, musée Gadagne, inv. N3819), avec cependant des différences notables dans les détails et le traitement des personnages.

Estimation : 10 000 € à 15 000 €
Adjugé : 10 000 €